3.4.09

Getting to know the IHP Faculty: Claude Auroi

We continue our interview series on History at HEID with Claude Auroi, Professor of Development Studies, who since the HEI/IUED merger, has been linked to the IHP section as an Associate Faculty member. This semester he is teaching a course on peasantry in globalization, and a seminar on history and development in Latin America.



Jaci Eisenberg : Quelle a été votre parcours académique ?

Claude Auroi : J’ai fait mes études à Genève, aux Hautes Etudes Internationales à l’époque, dans les années soixante. Ensuite, j’ai travaillé un peu dans le journalisme, et puis je suis revenu faire un doctorat, aussi à HEI, sur les questions de développement, et, après je suis devenu chargé de cours à l’Institut Universitaire d’Etudes de Développement, IUED. Ensuite, je suis parti au Pérou travailler dans les projets agricoles. Quand je suis revenu j’ai été nommé Professeur à l’IUED, qui ensuite est devenu IHEID.

Jaci Eisenberg: Comment vous est venu l’intérêt pour votre sujet principal de recherche ?

Claude Auroi : Mon domaine de spécialisation est l’agriculture, le développement rural, depuis ma thèse, que j’ai faite en 1975 sur l’agriculture cubaine. De là, je me suis intéressé à d’autres pays en Amérique Latine. J’ai travaillé un peu sur l’agriculture dans les années 80, dans les projets appliqués de la coopération technique suisse. C’est donc devenu mon domaine de spécialisation. L’aire géographique de spécialisation est principalement liée à l’Amérique Latine, mais aussi un peu à l’Afrique ; dans les années 70-80, j’ai travaillé sur l’Afrique de l’ouest. J’ai fais des missions pour la coopération technique suisse dans d’autres pays, mais disons que mon continent, c’est l’Amérique Latine et surtout l’Amérique du Sud – les Andes en particulier – le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Equateur, l’Argentine.

J’ai surtout fait des recherches de type agraire ; actuellement, je travaille beaucoup plus sur les problèmes de gouvernance : gouvernance politique, gouvernance de politique économique, surtout, mais aussi de politique tout court. Je m’intéresse au phénomène de nouveaux gouvernements plus à gauche actuellement en Amérique Latine. C’est un peu le thème sur lequel je travaille maintenant, j’ai donné depuis 2003 un cours chaque année à l’IMAS sur les problèmes de mondialisation avec un groupe d’étudiants qui font partie du International Master of Advanced Studies de l’IHEID. Je m’intéresse aussi à d’autres problèmes sur lesquels je me suis penché au fil du temps : liés par exemple à la biodiversité, à la protection et à la promotion de la biodiversité, ce sont des thèmes qui sont quelque peu liés à l’agriculture, que j’ai découverts lorsque je travaillais au Pérou dans les années 80. J’ai aussi travaillé depuis dix ans sur les question des commerce équitable, et publié deux livres sur ce sujet. J’ai toujours aimé l’histoire, je replace donc toujours les phénomènes dans un contexte historique.

Jaci Eisenberg : Avez-vous participé aux projets qui ont de forts liens avec l’histoire ou l’étude de l’histoire ?

Claude Auroi : Oui, j’ai écrit un livre sur le Pérou qui s’appelle Histoire violente du Pérou. Je me suis toujours intéressé, quand j’étudiais un pays, au problème de mettre en perspective historique, donc j’ai fait ce livre sur le Pérou. J’ai travaillé sur des pays en essayant d’avoir la vision historique de la situation parce qu’on ne peut pas, je crois, faire du développement sans le mettre en perspective historique. J’ai fait des missions en Albanie et j’ai toujours essayé de voir quelle était l’histoire de l’Albanie, d’où venait l’Albanie et comment la situation actuelle peut s’expliquer par des phénomènes du passé.

Jaci Eisenberg : Quels sont vos projets actuels?

Claude Auroi : Mes projets, c’est surtout continuer à travailler sur l’Amérique Latine, en organisant un colloque l’année prochaine sur les indépendances. C’est le 200e anniversaire des indépendances de l’Amérique Latine, puisque les mouvements de libération ont commencé en 1810. On fait donc un bilan des héritages, et des « mirages » des indépendances. Le colloque aura lieu à l’IHEID. Actuellement c’est surtout sur ça que je travaille, je suis proche de la retraite aussi, donc je ne me vais pas m’encombrer avec des projets épouvantablement grands, j’espère aussi un peu plus de temps pour écrire calmement. J’ai aussi travaillé beaucoup le thème des migrations, et un colloque vient de se tenir à l’IHEID sur ce thème ; j’ai écrit un aticle dans L’Annuaire suisse de politique de développement.

Jaci Eisenberg : Y a-t-il autre chose vous vouliez partager avec les étudiant(e)s de la section HPI ?

Claude Auroi : J’aimerais qu’il y ait plus d’étudiants et de doctorants qui s’intéressent à l’Amérique Latine dans la section HPI pour que l’on puisse vraiment avoir un pôle qui s’intéresse à ce continent un peu négligé, je trouve, par rapport à l’Asie, et aux relations outre-Atlantique. La Fondation Pierre du Bois a heureusement mis deux bourses à disposition d’étudiants de l’Amériqie latine, c’est un grand encouragement.

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